Je voudrais que les livres de la Ligue fussent constamment ouverts à l’œil des amis, et surtout des ennemis.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 38 à 42
Mémorial bordelais, 10 février 1846
Cet article paru dans le Mémorial bordelais est le troisième et dernier de la série concernant le projet de Ligue anti-protectionniste. Le thème en est le financement de la Ligue et la difficulté qu’il peut y avoir à recevoir des dons, indispensables au fonctionnement de la Ligue (pas “pour des dîners, des orgies, des habits somptueux” mais un parce qu’un “enseignement ne peut être distribué que par une puissante association”).
Il reconnaît le problème des externalités (il est possible d’adhérer à la cause sans donner d’argent, on bénéficiera tout de même des succès de la Ligue) et se penche sur la raison pour laquelle la philanthropie est si peu répandue en France alors qu’il pense que “la civilisation et la diffusion des richesses amèneraient infailliblement le goût des associations philanthropiques”. Selon lui, la confiance vis-à-vis de ce qui est fait avec les dons est primordiale, personne ne pouvant accepter le risque d’être dupé pour ses dons (on pense aux problèmes rencontrés fin XXème siècle à l’Association pour la Recherche contre le Cancer en France, ou même à l’attitude des gens vis-à-vis de l’aumône qu’ils peuvent faire dans la rue, soucieux de donner “pour la bonne cause” et pas aux “faux-mendiants”).
C’est en vue de gagner cette confiance qu’il conclut par la citation d’aujourd’hui qui ne traduit rien d’autre que la valeur de la transparence, thème toujours brûlant d’actualité. Un point essentiel de cette transparence apparaît ici: elle ne doit pas être confinée aux amis (qui en sont les bénéficiaires) mais aussi aux opposants qui, parce qu’ils sont les premiers à chercher les failles leur permettant de critiquer, sont les meilleurs contrôleurs du bon fonctionnement de ce qu’on veut soumettre à la transparence.
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