Le lien du monopole est donc brisé, et la franchise commerciale étant réalisée, rien ne s’oppose plus à proclamer aussi la franchise politique.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 508 à 517
15 avril 1850

Ce texte est le dernier du Volume III des Œuvres Complètes de Frédéric Bastiat. Il nous informe sur le discours du Premier Ministre John Russell à Westminster le 8 février 1850 dans lequel est détaillé le plan de réformes en vue d’accorder l’indépendance politique aux colonies britanniques.

La citation d’aujourd’hui ne dit rien d’autre que la liberté commerciale est, de fait, une étape préalable à la liberté politique et à la paix dans le monde. Je la trouve particulièrement intéressante car c’est cette approche qui sera retenue au XXème siècle par au moins deux fois avec plus ou moins de succès: lors de la construction européenne et lors du développement économique de la Chine. 

S’agissant du premier, c’est un succès indéniable en faveur de la paix. Nous avons commencé par faire tomber les barrières commerciales entre la France et l’Allemagne avec la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier qui s’est progressivement transformée pour devenir l’Union Européenne. Malgré tous les travers qu’on peut encore y trouver, si l’objectif était la paix franco-allemande, la période 1951-2024 est clairement plus paisible que la période 1870-1945 qui a vu trois guerres déchirer l’Europe et le monde.

En ce qui concerne le deuxième, il est malheureux de voir ce qu’il se passe depuis 2012 et le retour en arrière économique et politique de la Chine. Cependant, l’idée selon laquelle la liberté économique doit conduire à la liberté politique n’est pas remise en cause: c’est même vraisemblablement la raison pour laquelle le retour en arrière que nous observons aujourd’hui a lieu, les dictocrates en place refusant l’idée que la liberté économique puisse entraîner une liberté politique qu’ils redoutent par-dessus tout.