Cette portion de travail qui est destinée à atteindre un but ne peut-être en même temps consacrée à un autre.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 449 à 458
Libre-Echange, 7 novembre 1847
Les pages 437 à 448 correspondent à une note de l’éditeur sous le titre Fin de la Première Campagne de la Ligue dans laquelle il décrit la manière dont a été votée l’abolition des lois céréales et la mise en veilleuse des activités de la Ligue. Je n’en retire aucune citation.
L’article paru dans le Libre-Echange le 7 novembre 1847 porte sur la nécessité de continuer à progresser sur la liberté du commerce. Frédéric Bastiat y identifie quatre réformes que l’Angleterre va devoir mettre en place et qui constituent une suite logique de l’abandon des lois-céréales et du mercantilisme: fin du colonialisme, fin de l’ingérence diplomatique, abolition des lois de navigation et réduction du poids de l’armée. Il explique avec précision les raisons pour lesquelles le mercantilisme est source de conflits et pourquoi son contraire, le libre-échange, est source de paix. On retrouve donc ici sa motivation première en ce qui concerne le libre-échange, à savoir la promotion de la paix dans le monde.
La citation d’aujourd’hui s’inscrit dans son argumentaire en faveur de la réduction du poids de l’armée. Ce qu’il signifie ici est que les ressources qui y sont consacrées ne sont pas et ne peuvent pas être consacrées à la croissance économique et au bien-être du peuple. Dans la mesure où les réformes à venir diminueront les besoins offensifs et défensifs du Royaume-Uni, une réduction de la puissance armée est non seulement possible mais souhaitable car elle permettra d’allouer des ressources productives pour la richesse du pays. On retrouve ici un concept majeur de la science économique qui consiste à voir les moyens de production comme des ressources rares qu’il faut allouer au mieux pour augmenter la prospérité (principe selon lequel un choix économique est un compromis et présente un coût de renoncement associé).