COBDEN ET LA LIGUE

Si nous ne sommes point plongés dans la désolation, nous n’en devons aucune reconnaissance à la loi.

John Bright, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 419 à 429
Manchester, 22 janvier 1845

Cette première réunion de 1845 donne l’occasion à John Bright de faire un tour d’horizon des avancées de la Ligue sur ses cinq années d’existence. Son succès peut être observé dans les montants collectés, passés de 5.000 livres sterling en 1839 à un peu plus de 80.000 livres en 1844 mais aussi dans la motion de Charles Villiers du 28 juin 1844 qui n’a été repoussée qu’à une majorité de 132 voix.

Dans la citation d’aujourd’hui, la loi à laquelle il est fait référence est bien entendu la loi-céréale. Ce que John Bright nous rappelle ici, c’est que la loi ne fait pas tout et si le blé ne coûte alors que 45 shillings plutôt que les 65 shillings qu’il coûtait deux ans plus tôt, ce n’est pas grâce à la loi mais malgré elle. C’est aussi très vrai pour l’essentiel de l’action gouvernementale. Il ne me paraît pas superflu de rappeler que l’économie “tourne” avec la production et la consommation d’individus, organisés au travers d’entreprises ou pas: contrairement à ce qu’il voudrait faire croire, ce n’est pas le gouvernement qui est à l’origine du PIB ou du marché de l’emploi. Malheureusement, son pouvoir de nuisance est beaucoup plus important que son pouvoir de bienfaits mais la plupart des hommes politiques ne le savent pas. L’existence d’une législation ne suffit généralement pas à expliquer les bienfaits qu’on lui attribue et l’absence d’une législation nécessairement coercitive est souvent souhaitable, ce qui fera l’objet du pamphlet Circulaires d’un Ministère Introuvable.

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