COBDEN ET LA LIGUE

Toute grande amélioration sociale ne peut venir qu’après l’amélioration matérielle de la condition du peuple.

Thomas Milner Gibson, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 391 à 403
Covent Garden, 7 août 1844

C’est au lendemain du bombardement de Tanger que les discours de Milner Gibson et William Fox sont prononcés. Deux crises entre les puissances coloniales française et britannique à Tahiti et à Tanger mettaient alors en péril la première Entente Cordiale de 1833. Le discours de William Fox appuie celui de Milner Gibson qui dénonce les positions belliqueuses des protectionnistes qui, ayant probablement lu Machiavel, voient tous les avantages qu’ils peuvent tirer d’une “bonne guerre” dont ils ne souffriront pas directement, bien au contraire.

La citation d’aujourd’hui est tirée de l’introduction du discours de Milner Gibson qui ne porte pas encore sur les problématiques franco-britannique du jour et traduit ce qui est prioritaire à ses yeux, à savoir la misère dans laquelle se trouve le peuple. Elle me paraît particulièrement importante car elle va à l’encontre d’une croyance fort répandue selon laquelle les progrès sociaux seraient du fait du législateur. C’est mettre la charrue avant les bœufs. Tout comme les problématiques de pollution aujourd’hui ne peuvent être abordées qu’après une amélioration de la condition des populations qui vivent dans la misère (et non pas en légiférant), les progrès sociaux depuis deux siècles (travail des enfants, temps de travail, etc…) ont suivi l’enrichissement des populations. C’est une des raisons pour laquelle les libéraux défendent le laisser-faire en vue d’améliorer la condition du peuple plutôt que la législation chérie par les constructivistes de tous bords.

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