COBDEN ET LA LIGUE

Toute restriction ayant pour objet d’empêcher l’achat des choses nécessaires à la soutenance du peuple est insoutenable en principe, funeste en fait, et doit être abolie.

Charles Pelham Villiers, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 384 à 391
Westminster, 28 juin 1844

Frédéric Bastiat fait ici un point suite aux débats qui ont eu lieu au parlement du 25 au 28 juin 1844 et se sont conclus par un vote contre l’abrogation des lois-céréales. Ce vote correspond à un tournant pour la Ligue. Des motions allant en ce sens avaient déjà été déposées en 1842 et 1843 et la majorité les opposant s’est réduite à chaque fois. Aussi, la stratégie de la Ligue est maintenant de se battre sur le plan électoral, en cherchant à augmenter le nombre d’électeurs qui lui sont favorables et le nombre de candidats en vue de dégager une majorité à la chambre.

La citation du jour est un extrait de la motion déposée par Charles Pelham Villiers qui conclut: “par ces motifs, il est expédient d’abroger immédiatement les actes 5 et 6. Victoria, c. 14.” On notera que la motion restreint le cadre des restrictions insoutenables aux produits de première nécessité (les céréales). Cela fut reproché à Richard Cobden qui maintient que ce n’est pas pour des raisons partisanes mais parce qu’il convient dans un premier temps de se concentrer sur les aspects les plus importants de l’injustice mise en place par la législation. Cependant, il ne fait aucun doute que les libéraux sont opposés à toutes formes de restrictions non justifiées et Richard Cobden précise: “je me présente comme l’avocat de la liberté des échanges en toutes choses […] je suis prêt à ajouter à la motion l’abrogation de tous les droits protecteurs sur quelque chose que ce soit”.

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