Ils craignent la lumière, parce que leurs actions ne sont pas pures.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 343 à 351
Covent Garden, 5 juin 1844
Frédéric Bastiat traduit des extraits du discours de Milner Gibson à cette séance du 5 juin 1844. Il porte sur les inconséquences des protectionnistes qui défendent des positions indéfendables. Je note un point intéressant ayant rapport au principe de paix des libéraux: il profite de la visite à Londres de l’empereur de Russie pour rappeler que la paix entre les peuples est plus solide lorsqu’elle est motivée par le commerce que par la diplomatie. C’est d’une manière légèrement sarcastique qu’il dénonce la diplomatie en disant: “On nous assure que les visites réciproques de ces augustes personnages tendent à affermir la paix du monde”. Si l’on considère que les guerres sont systématiquement déclenchées par ces augustes psychopathes, on ne peut qu’applaudir!
La citation que je retiens aujourd’hui est de Frédéric Bastiat qui ne traduit pas le discours d’Edward Pleydell-Bouverie qui l’a précédé mais en fait une courte analyse. L’essence de ce discours portait sur une analyse qu’a fait l’honorable membre du parlement du hiatus qu’il pouvait y avoir entre les objectifs avoués des lois-céréales et leurs conséquences. On retrouve ici l’aspect scientifique des bons économistes qui ne jugent pas une décision politique en fonction de leur opinion mais en fonction de sa propension à atteindre un objectif annoncé. S’agissant des lois-céréales qui sont proprement indéfendables, il trouve bien entendu qu’elles n’atteignent pas l’objectif d’aider les fermiers et paysans puisqu’elles ne visent qu’à enrichir les propriétaires terriens. Ces derniers ne sont pas intéressés par la lumière que peut apporter une telle analyse.