“Mes chers conspirateurs”. Je ne tiens pas à déshonneur qu’on m’applique cette expression ou toute autre, quand j’ai la conscience que je poursuis un but légitime par des moyens légitimes.
William Johnson Fox, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 246 à 259
Covent Garden, 15 février 1844
Ce discours à Covent Garden s’inscrit à une époque où l’Anti-Ligue commence à se faire entendre. Nous apprenons d’une part qu’elle porte des accusations tous azimuts contre la Ligue, l’accusant de conspirer (au même moment où se déroulait le procès contre Daniel O’Connell pour “conspiration”) ou de faire participer les morts et d’autre part qu’elle se place comme le soutien des ouvriers. Le discours de William Fox dénonce cette hypocrisie de la noblesse en demandant à quel moment de l’histoire la noblesse s’est souciée de l’ouvrier. Il décrit une multitude de travers de la noblesse tout en concluant: “Oh! que l’aristocratie jouisse de sa prospérité, mais qu’elle cesse de contrarier, d’enchainer l’infatigable travail auquel elle la doit”, marquant ainsi une nouvelle fois l’attachement des libéraux à l’Etat de Droit.
La citation d’aujourd’hui qui porte sur l’accusation de conspiration me semble parfaitement d’actualité quand on voit le développement des accusations de conspirationnisme depuis 2020 contre tous ceux qui refusent d’embrasser les positions gouvernementales sur la manière de “gérer” une pandémie, mettre en place une obligation vaccinale ou lutter contre le changement climatique. Lorsque l’on m’accuse (ou qu’on accuse quelqu’un en accord avec mes idées) d’être complotiste, je m’identifie à William Fox: si ma conscience est tranquille et que j’estime ma position légitime, l’accusation ne me touche pas. Il n’y a pas de déshonneur à être en désaccord avec ceux qui s’estiment supérieurs et légitimes à m’imposer leurs vues, qu’elles soient justes ou fausses. Tenter de me faire taire par l’insulte plutôt que la conviction ne fonctionnera pas.