Nous proclamons notre profond respect pour la propriété de cette classe qui est la plus ardente à s’opposer à nos réclamations.

William Johnson Fox, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 223 à 235
Covent Garden, 25 janvier 1844

Reprise des réunions hebdomadaires à Londres après un hiatus de deux mois. Le discours est de William Johnson Fox dont trois parties sont traduites: rappel de l’objet de la Ligue, critique de l’argument d’indépendance vis-à-vis de l’étranger et considérations factuelles sur la misère créée par les lois-céréales.

La citation d’aujourd’hui est tirée de la première partie qui rappelle l’objet de la Ligue, à savoir l’abolition complète et inconditionnelle des lois-céréales. Il s’agit là d’un principe de justice qui n’est pas négociable, le droit de “tout homme d’échanger le produit de son honnête travail contre ce qu’il juge le plus utile à sa subsistance ou à son bien-être” n’étant pas “une question qui admette des degrés”. Ce que cette citation révèle est l’intégrité intellectuelle de ceux qui soutiennent ce principe. Les adversaires de la Ligue ne sont pas attaqués pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils font. Leur propriété mérite tout le respect apporté à la propriété d’autrui, seule la spoliation qu’ils organisent est inacceptable.

La deuxième partie du discours montre qu’au contraire, l’intégrité intellectuelle des Landlords est douteuse, en particulier lorsqu’ils avancent l’argument d’indépendance économique pour justifier le protectionnisme. Après avoir donné une liste à la Prévert de biens et services dont jouissent les opposants au libre-échange au motif du besoin d’être “indépendants de l’étranger”, William Fox annonce: “Je ne lui dispute pas son luxe; ce que je lui reproche, c’est le sophisme, l’hypocrisie, l’iniquité de parler d’indépendance, quant aux aliments, alors qu’il se soumet à dépendre de l’étranger pour tous ces objets de jouissance et de faste”.