Je les avertis qu’ils sapent les fondements même de la propriété de quelque espèce qu’elle soit.

Richard Cobden, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 189 à 206
Covent Garden, 10 octobre 1843

Suite au décès de Sir Matthew Wood, une élection partielle est ouverte pour pourvoir son siège à Westminster. La Ligue décida de soutenir James Pattison qui remportera l’élection face à Thomas Baring. Deux discours, de Richard Cobden et William Johnson Fox prononcés à la réunion électorale du 10 octobre à Covent Garden font l’objet ici de traductions. Le deuxième discours, de William Johnson Fox, attaque frontalement Thomas Baring et ses contradictions.

Le premier discours, de Richard Cobden, illustre par des faits l’absurdité que présente l’opposition quand elle reconnaît la valeur des principes libéraux mais s’y oppose sous des prétextes fallacieux. La citation du jour est tirée de ce discours et me semble être d’une profondeur certaine, qu’elle soit appliquée au droit de propriété comme à la liberté d’expression (non mentionnée ici: c’est moi qui fais l’amalgame). En effet, il est souvent reproché aux libéraux d’être les dindons de la farce quand nous soutenons le droit de propriété des milliardaires dans la mesure où nous n’avons aucun espoir de le devenir un jour. Cependant, le droit de propriété est fondamental pour la liberté; ce que nous dit Richard Cobden ici, c’est que trouver des arguments pour ne pas le respecter, c’est l’attaquer dans son essence, pas seulement sur les détails qui sembleraient ne pas nous concerner. Il cite également Adam Smith qui écrivait: “La propriété du travail étant le fondement de toutes les autres, est la plus sacrée et la plus inviolable”.

La raison pour laquelle je fais le rapprochement avec la liberté d’expression est que l’on observe régulièrement des individus s’assoir dessus quand il s’agit d’exprimer une opinion différente de la leur, or la liberté d’expression ne vaut justement que lorsque l’opinion en question ne nous plaît pas – je souhaite pouvoir exprimer mon opinion même si elle est malvenue et dois donc respecter celle d’autrui que seule ma propre expression peut combattre.