COBDEN ET LA LIGUE

En ce qui concerne le manque d’emploi occasionné par les machines, il n’y a jamais eu de plus grande méprise depuis le commencement du monde.

Richard Cobden, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 179 à 189
Salle de l’Opéra, 13 mai 1843

Dans ce premier discours hebdomadaire à la salle de l’Opéra, Richard Cobden aborde les trois thèmes essentiels que sont le monopole, le luddisme et la paix. En ce qui concerne le premier thème, on voit en filigrane la problématique du choix public qui sera développée un siècle plus tard par James McGill Buchanan et Gordon Tullock quand il dénonce les conflits d’intérêt au parlement dont les membres sont des “marchands de blé et de viande” et nous rappelle: “Qu’est-ce que le monopole du pain? C’est la disette du pain.” Le troisième thème est abordé en conclusion quand il affirme que la liberté commerciale est “le seul moyen humain d’unir toutes les nations par les liens d’une paix durable”.

La citation d’aujourd’hui est, elle, au cœur d’un développement sur le luddisme (qu’il ne mentionne pas nommément) et dans lequel il illustre ce que sont les “machines” et les gains de productivité qu’elles engendrent. Il dénonce l’inconsistance de ceux qui s’en plaignent mais les utilisent quotidiennement, comme ces pêcheurs qui travaillent au filet et ne se servent pas “de lignes et d’hameçons”. Il montre également que les machines qui sont utilisées dans le comté de Lancastre, loin de supprimer l’emploi, ont conduit à une “immigration” intérieure provenant des comtés avoisinants pour faire face à l’accroissement de l’emploi.

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