COBDEN ET LA LIGUE

Rendre la Grande-Bretagne indépendante du monde, c’est rendre le monde indépendant de la Grande-Bretagne.

William Johnson Fox, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 96 à 118
Drury Lane, 30 mars 1843

Ce sont trois discours de MM. James Wilson, William Johnson Fox et Richard Cobden qui sont repris de ce meeting du 30 mars à Drury Lane réclamant l’abrogation de la Loi Céréales.

Le discours de James Wilson rapporte un certain nombre de faits et de chiffres montrant l’évolution du commerce entre l’Angleterre et certaines de ses colonies ou entre l’Angleterre et l’étranger pour démonter les arguments des protectionnistes sur les conséquences qu’auraient l’abrogation de la Loi Céréale. Il y souligne que “la question, pour le public, est précisément de savoir si c’est la un mode juste et économique de prélever l’impôt” (La réponse est non, bien entendu).

Le discours de William Johnson Fox passe en revue certains arguments, et notamment celui de la guerre ou de la paix qu’engendrent le protectionnisme ou le libéralisme. Il explore l’argument de dépendance, d’indépendance et de réciprocité qu’on entend encore de nos jours (indépendance nationale ou alimentaire par exemple). C’est dans ce cadre que s’inscrit la citation d’aujourd’hui qui montre comment il est absurde de vouloir à la fois être indépendant du reste du monde et chercher à s’enrichir par l’exportation. Se rendre dépendant de l’étranger pour une partie de sa consommation, c’est aussi rendre l’étranger dépendant d’une partie de sa propre production (c’est la source de l’argument qui prône le libre-échange comme vecteur de paix).

Le discours de Richard Cobden dénonce l’argument (plus vraiment utilisé de nos jours) selon lequel le peuple est pauvre car il est trop nombreux qui et apporte comme “solution” l’exportation du peuple (Richard Cobden ne voit rien à redire contre l’émigration volontaire mais s’insurge contre “l’émigration, lorsqu’elle provient de la nécessité de fuir la famine légale, c’est de la déportation et pas autre chose”). Il rappelle qu’il “serait bien plus simple et bien plus raisonnable de porter les aliments vers nous, que de nous porter vers les aliments”.

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