Parce que l’économie politique circonscrit le champ de ses investigations, on suppose qu’elle dédaigne tout ce qu’elle ne fait pas rentrer dans sa sphère.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 124 à 131
12 septembre 1847
Dans cet article, Frédéric Bastiat répond au journal L’Atelier qui lui fait trois reproches mal placés quand il combat l’économie politique et le libre-échange. La citation d’aujourd’hui est la réponse au troisième grief, à savoir que “l’économie politique est l’expression du côté inférieur de l’homme et est inspirée par l’égoïsme, tandis que le communisme n’est que l’exagération d’un bon sentiment, du sentiment de la justice”.
Par cette accusation, L’Atelier implique que le sentiment de la justice ne constitue pas la motivation des économistes, ce qui a du faire bondir Frédéric Bastiat dont c’est le premier souci! Il s’en offusque et établi une liste des raisons pour lesquelles ce n’est pas vrai. Par-contre, il reconnaît que l’économie politique vise, contrairement au communisme, à être une “science” qui ne se base pas sur les bons sentiments mais sur des faits. C’est la raison pour laquelle elle n’embrasse pas tous les aspects affectant l’être humain et ne prétend pas donner une réponse à l’homme dans toute sa complexité. Ce n’est pas parce que l’économiste tente d’expliquer les mécanismes qui régissent l’échange indépendamment de ce qu’il considère être moral ou pas qu’il est lui-même immoral. Au même titre que la biologie, la physique ou les mathématiques, la “science économique” est amorale, pas immorale et l’un des torts du communiste est de croire qu’il peut régenter l’homme et ses rapports à autrui dans toutes ses dimensions.