XVII. LE PARTI DEMOCRATIQUE ET LE LIBRE-ECHANGE

Quel droit avons-nous de leur supposer un autre mobile que la conviction?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 93 à 100
14 mars 1847

Dans cet article, Frédéric Bastiat attaque ceux de ses adversaires qui lui accordent que “la doctrine du libre-échange est vraie en principe” mais s’y opposent dans leurs actes et leurs paroles. Il reconnaît que l’on peut se tromper ou même que l’on ne souhaite pas mettre en place immédiatement des réformes pour des raisons pratiques (on pense ici à Milton Friedman qui souhaitait une réduction progressive des droits de douane pour diminuer les perturbations qu’entraîne une telle réforme) et, par conséquent, être en désaccord sur les politiques à mener. Par-contre, l’honnêteté intellectuelle exige que, lorsqu’on identifie la vérité, on ne peut s’y opposer systématiquement.

La citation du jour résume sa position dans les débats d’idées. Ne pas être d’accord n’empêche pas de respecter autrui et c’est grâce à la discussion que l’on peut avancer. A condition de ne pas reconnaître que l’adversaire a raison pour lui ôter les arguments. Dans le cas présent, ceux du parti démocratique qui lui reconnaissent avoir raison sur le principe mais s’opposent aux conséquences logiques (la mise en place du libre-échange) ont nécessairement un mobile qu’ils ne révèlent pas et leur conviction annoncée mérite d’être mise en doute (même si il ne cherche pas à savoir quelle est-elle en réalité).

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