XV. HAUSSE DES ALIMENTS, BAISSE DES SALAIRES

Que le pain et la viande soient chers, tout le monde sera heureux.

Thomas Robert Bugeaud, cité par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 77 à 80
21 mars 1847

Je ne sais pas si la citation du jour attribuée au Maréchal Bugeaud est apocryphe ou pas, tant elle est absurde. Cependant, au vu de l’ignorance des mécanismes économiques chez les protectionnistes, il n’est pas impossible qu’elle ait été dite et, en tout état de cause, elle reflète bien leur position. Frédéric Bastiat le mentionne en dénonçant les protectionnistes qui pensent que la baisse des prix entraîne la baisse des salaires, dont la conséquence logique est que la hausse des prix entraîne la hausse des salaires.

Ce qu’il dénonce ici, c’est la confusion classique entre corrélation et causalité. Les protectionnistes ont vite fait de tirer des conclusions hâtives lorsqu’ils observent des phénomènes, sans en rechercher la cause réelle, ni tous les effets. Il n’est pas impossible qu’une hausse de prix soit corrélée avec une hausse des salaires (il mentionne les emprunts qui ont pu être faits à l’époque), ça n’en crée par pour autant un lien de cause à effet. 

La disette qui s’annonce en 1847 est causée par de piètres récoltes: le seul moyen d’en atténuer les effets et d’autoriser les importations de nourriture qui est manquante, pas d’augmenter les moyens de paiement pour permettre aux ouvriers d’acheter ce qui n’existe pas.

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