UNE QUESTION SOUMISE AUX CONSEILS GENERAUX

La libre admission du fer destiné à la construction est une mesure qui n’a qu’un bon côté, qui est d’être la plus sanglante satire que l’on puisse faire du régime prohibitif.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 392 à 405
Décembre 1845

Alors que le gouvernement envisage de supprimer les droits de douane sur le fer étranger dans des conditions restreintes (lorsqu’il a pour vocation d’être utilisé pour la construction de navires), Frédéric Bastiat dénonce cette politique des petits pas qui s’ajouterait aux absurdes conditions des droits préférentiels. 

Circonscrire les droits sur un produit en fonction de sa provenance avait pour conséquence de développer les inimitiés entre les peuples. Restreindre les droits en fonction de la destination des produits d’importation implique de donner un pouvoir indus aux douanes. En effet, comment vérifier que la destination d’un produit correspond à l’exonération? En donnant aux douanes le pouvoir d’aller vérifier leur utilisation. Leur cadre de fonctionnement devrait donc être étendu au-delà de la surveillance des frontières.

Par ailleurs, Frédéric Bastiat montre également l’étendue de l’absurdité de ces droits sur le fer, qu’il est envisagé de supprimer en raison du manque de compétitivité de certains utilisateurs mais pas des autres. Il montre encore que l’objectif affiché ne peut pas être atteint, ce qui ridiculise le législateur qui admet être en présence d’un problème qu’il chercherait à résoudre aveuglément, sans tenir compte de la réalité économique sous-jacente. La citation du jour fait partie de la conclusion en trois points de sa démonstration et traduit le fait que nous sommes face à des clowns qui tentent de légiférer à qui mieux mieux en supprimant les libertés quand la solution aux problèmes est de donner plus de liberté.

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