Si l’on rencontre quelques esprits qui souhaitent instinctivement la liberté dans une certaine mesure, il ne s’en trouve pas qui la comprennent en principe.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 107
Lettre du 24 novembre 1844
C’est en vue de publier ce qui deviendra Cobden et la Ligue ou l’Agitation Anglaise pour la Liberté des Echanges que Frédéric Bastiat prend contact avec Richard Cobden pour lui demander des documents et son avis sur l’importance de ses discours. Il y explique son admiration pour ce que fait Richard Cobden au Royaume-Uni qui aboutira à l’abolition graduelle des Corn Laws en 1846 qui fut un pas immense en direction d’un libre-échange unilatéral dont nous ferions bien de nous inspirer.
La citation d’aujourd’hui traduit la frustration qu’avait Frédéric Bastiat en voyant la puissance du mouvement en faveur de libre-échange en Angleterre qui contrastait avec le faible intérêt qui y était porté en France. Si il est difficile de trouver des opposants farouches au mot liberté en France (c’est un mot “noble”), le concept y est peu étudié et ses partisans offrent souvent un qualificatif pour en limiter la portée (souhaitable, “dans une certaine mesure”). L’attitude charitable qui apparaît ici est de le justifier par l’incompréhension sur le principe.