Mais quand le législateur impose et prohibe, s’il a une erreur monstrueuse dans la cervelle, il faut que cette erreur devienne la règle de conduite de toute une grande nation.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 402 à 406
Ce thème de la balance du commerce avait déjà été dénoncé cinq ans plus tôt mais Frédéric Bastiat y revient de façon magistrale à l’occasion d’une intervention prouvant qu’il reste à la chambre des députés qui n’ont pas compris. Et c’est encore le cas de nos jours, les mercantilistes se réveillant régulièrement pour expliquer au peuple que les exportations, c’est bien, et que les importations, c’est mal.
Ce qui m’intéresse dans la citation d’aujourd’hui, c’est qu’elle peut être étendue au-delà des problématiques de balance du commerce. Si François Mauguin se ridiculise sur un concept qu’il ne comprend pas, il n’en reste pas moins qu’il n’hésite pas à imposer ses croyances par le truchement du pouvoir législatif. Or, au-delà de la balance du commerce, n’y-a-t-il pas une multitude d’exemples sur lesquels la chambre légifère tout en dégageant de courtes majorité, indiquant par là qu’une grosse minorité pense le contraire? Peut-on vraiment croire que parce qu’un plus grand nombre de députés pensent connaître la vérité et savoir ce qui est bon pour le peuple, c’est vraiment le cas?
Je suis convaincu qu’un des problèmes majeurs de nos démocraties aujourd’hui, c’est d’avoir omis de limiter fortement le domaine de compétence des institutions, ce qui a multiplié les cas “d’erreur monstrueuse” devenues “règle de conduite de toute une grande nation”. A cet effet, je ne saurais trop recommander le chapitre 12 de Law, Legislation and Liberty (version anglaise) par Friedrich Hayek.