XI. EPARGNE ET LUXE.

Suivez les écus dans toutes les hypothèses, et vous vous convaincrez que, par l’intermédiaire des vendeurs ou emprunteurs, ils vont alimenter du travail tout autant que si Ariste, à l’exemple de son frère, les eut échangés contre des meubles, des bijoux et des chevaux.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 383 à 390
Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

C’est à travers une fable impliquant deux frères, l’un prodigue et l’autre parcimonieux, que Frédéric Bastiat démonte la croyance selon laquelle la dépense immédiate est seule digne de nos louanges si l’on souhaite bénéficier d’un système économique sain et bien portant. Il est évident que la formation de capital fixe est primordiale pour le développement de la société et il est non moins évident que l’épargne seule peut la financer. En conséquence, l’épargne est nécessaire et l’on peut se permettre de douter des politiques actuelles qui visent à supprimer l’épargne (comment qualifier autrement une politique de taux d’intérêts négatifs?) en faveur de la dépense (ce que font les gouvernements qui enregistrent des déficits publics année après année depuis plusieurs décennies maintenant).

Ce que nous voyons avec Mondor (que l’on pourrait comparer aux gouvernements boulimiques) et Ariste, c’est que l’épargne déplace la dépense mais ne la supprime pas (la formation de capital fixe est une forme de dépense – y compris lorsque la monnaie était constituée de pièces d’or, la thésaurisation à la Harpagon était marginale) et qu’il est donc absolument néfaste de chercher à supprimer l’épargne. Etre prodigue n’est pas économiquement supérieur.

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