IV. THÉÂTRES, BEAUX-ARTS.

Leur foi est dans le législateur, non dans l’humanité. La nôtre est dans l’humanité, non dans le législateur.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 347 à 353
Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

La citation du jour exprime simplement et avec éloquence une des différences fondamentales entre les partisans du libéralisme et les partisans du centralisme, qu’il soit démocratique ou pas.

Le pamphlet dont elle est extrait dénonce les mécanismes de subventions en général et le système de subvention de la Culture en particulier. Ce que je trouve intéressant est que les arguments pour et contre ce type de subventions n’ont pas pris une ride: les partisans des subventions accusent les détracteurs de vouloir tuer la culture (sur le mode: “si l’Etat ne subventionne pas les souliers, les enfants traîneront pieds nus dans la rue”) et utilisent l’argument économique selon lequel les subventions stimulent l’économie quand les autres nient la validité de l’argument économique (déshabiller Pierre pour habiller Paul est neutre d’un point de vue macroéconomique) tout en questionnant l’éthique qu’il peut y avoir à ce que l’artisan paye un impôt pour que l’artiste puisse vivre.

Mais depuis ce texte, 170 ans d’expérience ont passé: on a pu voir que le soutien privé à l’art peut fonctionner (notamment aux Etats-Unis) et que les subventions culturelles qui consistent à faire payer les pauvres pour l’agrément des riches sont légion (j’ai souvenir d’un concert à l’Opéra de Hanoï où il était clair que le prix de mon billet ne couvrait pas les frais mais où le public était constitué de touristes – riches – et de quelques privilégiés de la Nomenklatura locale).

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