III. L’IMPÔT.

Un traiteur parisien a gagné cent sous, je vous l’accorde; mais accordez-moi qu’un terrassier provincial a manqué de gagner cinq francs.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 343 à 347
Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

Un siècle avant la popularisation des théories de John Maynard Keynes, les arguments des partisans de relance par la demande étaient proprement démontés par Frédéric Bastiat. Ce que je comprends d’une politique keynésienne de relance par la demande est qu’elle serait applicable quand un chômage structurel permettrait d’allouer les ressources à cette nouvelle demande artificielle qui remplacerait la demande inexistante d’une économie sclérosée.

Bien. Le problème est que, depuis que je vois les hommes politiques faire des moulinets et adopter les déficits budgétaires pour relancer l’économie (ou résorber le chômage) sans succès, l’hypothèse keynésienne de sous-emploi n’existe pas (il y a bien sous-emploi au vu du nombre de chômeurs mais la raison est systémique plutôt que structurelle). Dans la mesure où la “relance” consiste à prendre à Pierre (contribuable ou créancier, peu importe) pour habiller Paul (salaire d’un fonctionnaire ou construction d’un pont vers nulle part), il y a un déplacement de la dépense mais cela ne change rien d’un point de vue macro-économique mais change tout au niveau micro-économique (Pierre ne fait plus le choix de ses dépenses). Une des conséquences, prévue par Bastiat, est que cette politique n’atteint pas son but.

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