XXXVI. SUR L’INSCRIPTION MARITIME

Nous ignorons combien il faudra de temps pour que les nations apprennent à ne pas voir un gain dans le tort qu’elles se font ainsi les unes aux autres.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 205 à 209
22 janvier 1847

C’est à propos de discussions en Angleterre sur la pertinence de la mise en place de la presse des matelots (mise en place en France sous Colbert et remplacée par l’inscription maritime sous la révolution) que Frédéric Bastiat en fait la critique. Si je comprends bien, ce système devenu caduc en 1965 n’était rien d’autre qu’une conscription obligatoire au bon vouloir du gouvernement pour toute personne travaillant dans le domaine maritime. Les marins n’avaient donc pas la liberté d’exercer leur métier sans qu’une épée de Damoclès pende au-dessus d’eux, pouvant être appelés à tout moment pour servir dans la Marine (Cinq années financièrement inefficaces, sans oublier le risque d’être appelé au combat).

Frédéric Bastiat y voit une raison tout aussi importante que le protectionnisme pour expliquer la faiblesse de la marine marchande française, dont le corollaire était la faiblesse de la marine militaire.

C’est dans cet état d’esprit que s’inscrit la citation d’aujourd’hui. Et si dans le cas particulier de la conscription, on sait que la France a revu sa position lors de l’entrée dans le XXIème siècle, il est clair que la question reste entière pour d’innombrables sujets sur lesquels le gouvernement agit à contre-courant des intérêts du peuple (notamment en ce qui concerne le protectionnisme).

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