VIII. INANITE DE LA PROTECTION DE L’AGRICULTURE

Il n’y a qu’une bonne politique: c’est celle de la Justice.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 39 à 44
31 janvier 1847

Frédéric Bastiat se penche ici sur les mesures protectionnistes visant à aide les agriculteurs. S’adressant à ces derniers, il leur montre que ces mesures ne les protègent absolument pas dans la mesure où elles sont suspendues en cas de disette (le gouvernement ayant alors la bonne idée de permettre l’importation de blé pour éviter la famine). En conséquence, l’agriculture est protégée lorsque sa production est abondante, que les prix sont bas et qu’elle ne craint pas la concurrence étrangère mais n’est plus protégée lorsque sa production est faible et que les prix sont élevés, l’importation permettant alors de faire baisser les prix.

Ce que constate Frédéric Bastiat, c’est que le gouvernement préfère un approvisionnement qui fonctionne à la disette en utilisant les ficelles du libéralisme pour augmenter l’efficacité des échanges. C’est malheureux que seule la souffrance motive une telle action (le pays serait plus riche si l’efficacité de l’échange était autorisée en permanence) mais c’est également très injuste. En effet, les agriculteurs se retrouvent donc en situation de concurrence “non-protégée” de fait alors que les manufactures qui ne sont pas source de disette conservent leur monopole. “Gagner moins et dépenser plus” n’est pas vraiment une formule heureuse pour 70% de la population de l’époque.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la citation du jour alors qu’il décrit également d’autres aspects néfastes du régime protecteur qui “repose sur cette méprise: il considère dans chaque produit, non point son utilité pour la consommation, mais son utilité pour le producteur”.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *